Connaissez-vous déjà Jodoigne et sa pierre emblématique ?
Aujourd’hui je vous emmène à la découverte de la pierre de Gobertange et du patrimoine de la Hesbaye brabançonne à travers la visite du GOB, le tout nouveau Centre d’Interprétation consacré à la pierre de GOBertange, localisé sur la Grand’Place de Jodoigne.
Un centre niché dans un bâtiment remarquable
Le GOB est la nouvelle curiosité de Jodoigne et de ses environs. Il se trouve dans l’ancien hôtel de ville appelé « Hôtel des Libertés », au n°1 de la Grand’Place. C’est un imposant bâtiment de style classique construit à partir de 1733, qui a remplacé un plus ancien détruit par le feu en 1710. Aujourd’hui, il est devenu un tiers-lieu important de Jodoigne.
Le GOB est installé au rez-de-chaussée, où il partage l’espace avec le nouveau point d’accueil de la Maison du Tourisme du Brabant wallon, et plusieurs petites salles réservées aux expositions et événements ponctuels. Au premier étage, se trouvent les bureaux de la Maison du Conte et de la Littérature du Brabant wallon tout comme ceux du Centre culturel de Jodoigne – Orp-Jauche.
L’Hôtel des Libertés, lui-même bâti en bonne partie en pierre de Gobertange, offre un superbe cadre au musée.
Un centre, quatre espaces
Le premier espace aborde la pierre de Gobertange par le biais d’une présentation de ses caractéristiques physiques, de l’évolution de son mode d’extraction et de nombreux outils employés pour la façonner par les tailleurs d’antan.
Le deuxième présente déjà quatre films ayant chacun pour fil rouge la pierre de Gobertange. Celle-ci est envisagée via son histoire, son emploi dans de nombreux bâtiments remarquables de Belgique, son importance pour le patrimoine des environs de Jodoigne (avec un intérêt particulier pour l’histoire de l’Hôtel des Libertés) et le parcours de deux illustres maîtres tailleurs de pierre, l’un ayant vécu au Moyen Age, l’autre au XIXe siècle. C’est dans cet espace que sont présentées différentes pierres et réalisations artistiques issues des collections lithiques de l’actuelle cathédrale Saint-Michel-et-Gudule de Bruxelles, la Gobertange y ayant été fréquemment employée à dater du XVe siècle.
Le troisième espace est consacré à l’histoire monumentale de la ville de Jodoigne évoquée par le biais de lithographies, de plans, de vues aériennes et de pièces uniques confiées au GOB par l’Agence Wallonne du Patrimoine. Une place importante y est réservée à l’histoire de l’Hôtel des Libertés ainsi qu’à la famille des comtes de Romrée, comtes de Jodoigne à l’époque de sa construction.
Enfin, le quatrième espace se situe dans la cour arrière du bâtiment où quelques pierres supplémentaires sont aussi exposées.
Au GOB, vous pourrez également découvrir le point commun entre un cochon, un chameau et la ville de Jodoigne… Ou voir bientôt une imposante maquette de l’exceptionnel clocher de forme torsadée de la chapelle Notre-Dame du Marché, un autre fleuron de la Grand ‘Place de Jodoigne. Le Centre n’en est encore qu’à ses débuts…
Il est accessible gratuitement et des visites guidées pour groupes peuvent déjà être programmées (2,5€ par personne âgée de plus de 16 ans). L’information y est actuellement disponible tant en français qu’en néerlandais. Des circuits thématiques sur la pierre de Gobertange, à pied ou à vélo, sont en préparation.
Petite histoire sur la Gobertange
Cette pierre, de couleur blanche, s’est formée il y a 48 millions d’années, lorsque la région de Gobertange, sous un climat tropical, s’apparentait à une baie littorale aux fonds sablonneux recouverts d’eau. Il s’agit d’un calcaire gréseux présent dans le sous-sol des villages de Mélin, de Saint-Remy-Geest, de Lathuy et de Jodoigne (sous Hussompont) à l’intérieur d’une zone couvrant environ 2500 hectares.
Les Romains furent les premiers à utiliser les bancs de pierre visibles dans les flancs de coteaux. Par la suite, durant le Moyen Age, on creusa de grandes fosses d’où on extrayait la pierre à ciel ouvert. On décida de passer à une exploitation souterraine. Des puits, de 10 à 30 mètres de profondeur, les bures, furent aménagés dans les zones consacrées à l’exploitation ; puits verticaux à parti desquels rayonnaient des galeries s’étendant sous les champs. Durant la seconde moitié du XXe siècle, on remit à l’honneur le principe de l’exploitation à ciel ouvert. Une seule carrière de ce type est encore exploitée aujourd’hui, sous Hussompont.
Derniers témoins de ces puits d’extraction, des cercles colorés sont visibles dans les campagnes lors des périodes de sécheresse. Lors de précipitations abondantes, des effondrements peuvent aussi surprendre les exploitants agricoles.
La pierre de Gobertange fut évidemment beaucoup utilisée dans le bâti depuis le Moyen Age, tant dans les environs de Jodoigne, qu’à Tirlemont et aux alentours, notamment dans le cadre de construction d’édifices religieux qui existent encore aujourd’hui. Elle a connu de nouvelles « heures de gloire » lorsqu’au XIXe siècle elle a été employée pour la restauration de bâtiments prestigieux bruxellois, tels que l’hôtel de ville et la cathédrale Saint-Michel-et-Gudule. Elle fut même employée en de nombreux endroits des actuels Pays-Bas.
Edifices emblématiques à Bruxelles
La pierre de Gobertange a notamment été de plus en plus utilisée, à dater du XVe siècle, sur le chantier de construction de la Cathédrale Saint-Michel-et-Gudule de Bruxelles grâce au Maître tailleur de pierre Jacques de Gobertange, qui fut aussi l’auteur des plans de l’aile gauche de l’hôtel de ville de Bruxelles, érigée à dater des années 1401-1402. Les campagnes de restauration liées à ces deux édifices à dater de la fin des années 1830, la rendent omniprésente, encore aujourd’hui, dans les façades de ces deux édifices prestigieux.
Le GOB permet à ses visiteurs de découvrir plusieurs pierres de Gobertange sculptées, des pignons et des gargouilles qui ornaient les façades de ladite cathédrale jusqu’à l’époque de sa restauration.
Un tremplin vers le patrimoine local
La visite du GOB donne envie de redécouvrir tout un patrimoine régional en fixant l’attention du promeneur sur des éléments architecturaux oubliés ou ignorés. Petits trésors cachés, monuments chargés d’histoire et patrimoine local vous sauteront aux yeux !
Quelques suggestions pour découvrir les environs… Une petite envie de glaces ou de gourmandises non loin de la Grand’Place ? Le Lypton et Ma saison préférée vous accueillent en journée pour des préparations maison de qualité !
Pour les plus grosses faims, la brasserie le Neptune et le Daily Burger aux produits belges vous ouvrent leurs portes, à midi et au soir.
Une simple soif ? Pour les amateurs de vins et cocktails le Wine up sur la Grand’Place est l’endroit idéal et pour ceux qui préfèrent la bière, le Belziq-Beer vous propose une large carte et de nombreuses bières spéciales au fut.
Tous ces établissements disposent de terrasses, l’idéal par beau temps !
Infos pratiques
Le GOB
Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h.
Grand Place 1 à Jodoigne
010/56.09.70 - www.lagobertange.com
Merci à Joseph Tordoir, historien et président de l'ASBL "La Gobertange" pour ses précieuses explications.
© Merci à Vincent André, Olivier Delmotte, Creative-Light et Yvon Guignard de Pixabay pour les photos.
Cet article a 1 commentaire
Pour décrire un bâtiment et ses salles visitées, le bon mot importe beaucoup. Mais l’espace ne décrit rien: l’espace est vide, infini. L’espace est creux, informe, inhabitable. L’espace c’est RIEN. Alors que dans un Hôtel de Ville, il y a surtout des salles: porche, vestibule, hall, sas, entrée, vestiaire, galerie, couloir, pièce, salon, living, chambre et antichambre, salles de concert ou de musique, boudoir et fumoir, bureau, bibliothèque, atelier de peinture, cabinet, pièce, parloir, mansarde, cave et grenier, loge, studio, chambrette, réduit, alcôve, dortoir, séjour, appartement, garçonnière, véranda, office, loggia, grand salon, salle à manger, entresol, cage d’escalier, étage, palier, suite, cuisine et garde-manger, buanderie, cellier, atelier, débarras, patio, dégagement, salle d’eau, salle de réception, chambre de bonne, cuisine, kitchenette, réfectoire, mezzanine, etc.. mais aucun « espace ». Merci.