Quand mémoire rime avec devoir

Sur les traces de la mémoire au Musée du Souvenir à Malèves.

En ces temps quelque peu troublants, on ne peut que défendre et remercier les musées et leurs bénévoles pour leur travail et leur investissement dans la préservation de la mémoire. C’est donc avec fierté que je vous emmène pour une petite visite au Musée du Souvenir 40-45.

Immersion en 40-45

Mai 1940. Les Allemands envahissent la Belgique. Le Brabant wallon n’est pas épargné. 
Après avoir combattu vaillamment lors de la toute première bataille de chars du côté de Jandrain, le Corps de Cavalerie Français du Général Prioux se replie vers Perwez où s’étaient installés les Chasseurs Ardennais.

C’est ainsi que commence la visite. Tout comme ses voisins de Jandrain et de Chastre, le Musée du Souvenir retrace pour nous la période de l’invasion de mai 1940. En complément aux autres musées du Brabant wallon, le musée de Malèves évoque également l’occupation et la libération de 1944.

Un collectionneur passionné

Musée du Souvenir 40-45

Je vous présente mon guide du jour, qui n’est autre que Benjamin Heylen, conservateur du musée. Passionné depuis toujours par l’histoire, Benjamin a commencé à collectionner des objets de la Seconde Guerre mondiale depuis l’âge de… 8 ans ! Dans ce musée installé dans les anciennes étables de la ferme familiale, on retrouve donc 25 ans de collection : plusieurs milliers d’objets ainsi qu’une septantaine de mannequins sont exposés ! 

Un véritable plongeon dans le passé

Le Musée du Souvenir est principalement aménagé de scénettes qui frôlent le réalisme ! Après avoir visité pas mal de musées en Europe sur la guerre, Benjamin s’est inspiré des meilleurs pour pouvoir nous proposer aujourd’hui des mises en scène qui nous permettent de nous replonger dans l’époque. On peut donc se représenter la vie des soldats au quotidien, mais aussi celle des civils et de la résistance

Je vous lance un défi : saurez-vous retrouver la cachette du pilote américain ? 

Les petites histoires qui font la grande

Ce qui est particulier dans ce musée qui regorgent de trésors, c’est que chaque objet a une histoire : qu’elles soient locales ou non, importantes ou non, ces anecdotes du passé sont touchantes. Évidemment, le récit historique des événements de la guerre est important pour comprendre ce qu’il s’est passé, mais ces petits témoignages le sont tout autant. 

Dans une vitrine, on peut voir par exemple une chevalière, qui, quand on l’ouvre, renferme la photo d’une femme : on ne peut qu’imaginer le déchirement qu’ont vécu ces couples et familles séparés par la guerre. Je retiendrai également l’exemple d’une bible blindée, qui a peut-être sauvé un soldat d’une balle perdue. Ou encore les petits objets d’art créés par les prisonniers de guerre. 

Les Américains en Brabant wallon

Musée du Souvenir 40-45

Comme je vous l’ai expliqué plus haut, le musée porte une attention particulière à la libération. Saviez-vous que le Brabant wallon avait été libéré en majorité par les Américains ? Les Anglais étaient moins présents, sauf dans le Nord de la province et à Wavre. 

En plus de nous amener la liberté, les Américains ont aussi apporté quelques nouveautés dans leur valise : le coca, le ketchup, le chewing-gum, des sachets de Nescafé ou encore des brosses à dents en plastique. D’ailleurs, j’ai encore une anecdote à vous raconter : le grand-père de Benjamin avait pour habitude d’échanger des œufs avec ce genre de marchandises, ou même des cigarettes ! La population locale avait donc établi de vraies relations avec ces soldats.

Se souvenir

Comme disait Winston Churchill, « un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ». C’est pourquoi le travail de ce musée pour préserver la mémoire est important. Pour le conservateur, il est d’autant plus important de conserver les histoires locales également, car elles sont les premières à disparaître. 

A l’extérieur du musée, vous trouverez un char d’après-guerre, donné par le Musée de l’Armée afin d’honorer la mémoire des Chasseurs Ardennais qui ont combattu aux alentours de Perwez. 

Sur la photo ci-dessus, vous pouvez apercevoir une barrière. A votre avis, à quoi servait-elle ? Et bien il s’agit d’une barrière « Cointet », la fameuse barrière anti-chars. Je dis « fameuse », car complète, elle pèse plus d’une tonne ! Et dire que pas moins de 70.000 de ces barrières ont été mises en place en mai 1940 !

Rendez-vous à Malèves

Pour encore plus d’immersion, le Musée du Souvenir 40-45 organise chaque année en juillet le Field Depot. Le but est de faire découvrir ce qu’on ne peut pas voir dans le musée : reconstitution de camps alliés, véhicules et autres matériels.
En 2022, rendez-vous les 8, 9 et 10 juillet pour la 13e édition. N’hésitez pas, c’est gratuit !

Sortez de chez vous ! 

Infos pratiques

Musée du Souvenir 40-45

rue d'Orbais, 2 à Perwez 
+3210889740 - info@museedusouvenir.be
www.museedusouvenir.be

Ouvert toute l’année sur rendez-vous. 

Tarifs

  • Adulte : 6€
  • Groupe (+ de 10 personnes) : 5€/personne
  • Enfants (6 à 12 ans) : 4€
  • Groupe d’enfants (+ de 10 personnes) : 3€/enfant