Fumée blanche aux carrières de Quenast

Quand archéologie industrielle et entreprise florissante font vivre un lieu géologique en Brabant wallon

Qui sait encore que depuis des millions d’années la roche constitue la matière première de la vie ? Béton, pavé, gravier… Tant de bâtisses sorties de terre sont le fruit de celle-ci ! Chasuble et casque sur la tête, je vous emmène au cœur de l’un des cratères de production : la carrière de Quenast.

Une pierre qui nous fait petit

Arrivée sur place, montagnes de graviers et camions sont le comité d’accueil. Une brume grise se déplace au rythme des machines qui passent et des roulements des systèmes de transport. Mon guide, allant chercher la clé, me conduit à l’écart de l’introduction austère de ce lieu. Passant une barrière, nous nous retrouvons à l’orée d’une végétation florissante. Quelques pas de plus et je me retrouve face à l’immensité de cette contrée : une cavité de 1,5 km de long et de 130 mètres de profondeur, une variation de gris se déclinant en escalier. Je me sens petite, l’humain est petit. Et pourtant c’est de sa main que cette poche de 90 hectares a été creusée…

Une pierre qui traverse l’histoire

Aspirée par ce trou béant, je me sens précipitée dans une autre vie. Me voilà au 19ème siècle, époque du véritable lancement de cette carrière, entendant  Zola me parler de « Germinal » et, à la lueur de son roman, je vois apparaitre la vie de ce secteur industriel : les ouvriers, venus d’Italie, qui tels des fourmis s’afférent à l’avancée de leur besogne étant payé au rendement ; la construction du chemin de fer, permettant de prolonger le travail des chevaux qui remontaient ces blocks ; ces maisons ouvrières de Rebecq, permettant à certains de venir rapidement sur chantier, d’autres effectuant des heures de marche.

Une pierre qui se taille au rythme de la technologie

Une fumée blanche épaisse sortant d’une cavité me réveille de ma torpeur. Celle-ci n’est sans doute pas papale mais elle attire mon regard et ma curiosité. Mon guide du jour me signifie que c’est la seule vision que j’aurai de la déflagration. Des années auparavant le bruit résonnait, le sol tremblait, les maisons étaient affectées. Aujourd’hui, nos technologies permettent d’autres manières de travailler : augmentant les mécanismes, augmentant le rendement, diminuant la pénibilité et le travail humain, diminuant l’impact du voisinage ; c’est à tour de machines que la caillasse est produite. Une carrière qui est donc toujours active et que les propriétaires souhaitent voir grandir.

Une pierre qui construit des vies

Les yeux rivés sur le schiste, j’entends le vent murmurer à travers l’espace et le temps. Les dimensions et perspectives ont changé au rythme de ma balade dans l’immensité du spectacle que m’offrent les 350 hectares qui m’entourent. J’y vois danser une végétation qui a repris ses droits, où les animaux ont trouvé lieux de vie, qu’ornithologues et autres amis de la nature aiment découvrir. Mais c’est la pierre qui est reine de ces hôtes : le porphyre.

Une pierre qui s'expose

Terminant la visite, je me rends au musée du nom de cette pierre : le Musée du porphyre, où géologie et archéologie industrielle entreront en collusion pour vous parler de ce magma refroidi de 435 millions d’années utilisé dans nos constructions de tous les jours jusqu’aux Champs Elysées.

Infos pratiques

Uniquement visite avec guide

  • En individuel : de mai à septembre,
    journées découvertes du site organisées par la commune
  • En groupe de 10 à 25 personnes
    sur réservation en semaine ou en week-end

Contact : 067/287.811 – info@rebecq.be

Tarifs

  • Musée du Porphyre : 2,50€
  • Carrière de Quenast :
    • visite classique (1h) : 1,50€,
      gratuit si combiné à la visite
      du Musée du Porphyre
    • Visite nature (2h) : 3€