La Saint-Georges à Grez-Doiceau

C’est la fête de la Saint Georges à Grez-Doiceau !

Je suis grézienne d’adoption depuis 1992 et je ne raterais pour rien au monde la fête de la Saint-Georges qui se déroule au centre de mon village, chaque année, le premier dimanche qui suit le 23 avril (date de la Saint-Georges). Alors, après plus de 3 ans d’absence pour cause de pandémie, j’étais tout en joie de retrouver ces festivités qui m’avaient tant manqué ! Et j’ai eu très envie de les partager avec vous !

Un week-end de festivités

C’est donc avec mes filles qui, comme Obélix, sont tombées dedans quand elles étaient petites, et pour la toute première fois avec mon petit-fils (tradition oblige ;-)), que nous nous sommes rendus à l’édition 2022 de la Saint-Georges de Grez-Doiceau. J’étais curieuse de découvrir cette nouvelle mouture, organisée par l’Office du Tourisme de Grez-Doiceau, qui  nous promettait bien des surprises.

Si traditionnellement la fête religieuse ancestrale, avec sa procession et sa cavalcade, est toujours programmée le dimanche, de nombreuses activités ludiques et sportives sont organisées les jours précédents : le rallye équestre, le concert annuel de l’académie, l’expo de photos anciennes, la George’s corrida, la course de cuistax, l’initiation aux danses médiévales, la Cantine du dragon ou encore le quizz musical. Les organisateurs y avaient mis toute leur énergie pour faire de cette édition, une édition d’exception !

Une procession ancestrale

Tout au long de cette journée, le centre du village devient piétonnier ! Le dimanche, la journée débute toujours par une brocante. Quel plaisir j’ai pris à flâner, à chiner tranquillement à la recherche de la bonne affaire du jour !

Ensuite, et comme à chaque fois, je me suis dirigée vers le point de départ de la procession où piaffaient déjà d’impatience les chevaux de la cavalcade précédés des arbalétriers membres du Grand Serment Royal de la Saint-Georges ! Nous attendions tous le cortège religieux composé d’une part de la statue de Saint-Georges terrassant le dragon et de l’autre de l’autel à la vierge Marie. La procession s’est ébranlée au son des fanfares du village et suivie des villageois. Au détour d’une rue, Saint-Georges majestueux et plus vrai que nature s’est joint au cortège ! Nous avons parcouru, tous ensemble les rues de notre village unis par cette tradition !

Il était déjà près de midi et nos estomacs n’ont pas manqué de nous le rappeler… Heureusement, cette année, un marché des saveurs regroupait une trentaine de producteurs, confréries et stands de produits de bouche. Le choix était varié et les spécialités gouteuses !

Le Hatches, la spécialité de Grez-Doiceau

D’ailleurs en parlant de spécialité, connaissez-vous LA spécialité de Grez-Doiceau, défendue par la confrérie des « Blancs Gilets Mougneux d’Hatches de Grez-Doiceau » ? Je ne vous dirai pas que l’essayer c’est l’adopter mais y goûter c’est déjà très très bien 😉

Le Hatches est une recette locale sucrée-salée, composée d’oreilles, de coeur, de langue et de pieds de cochon passés au hachoir après cuisson. C’est de là que lui vient son nom. Le plat mijote longtemps avec des raisins secs, des pruneaux, du sucre et du vinaigre. Cette recette vient d’un temps jadis où, dans les fermes ou chez les petits cultivateurs, on élevait des cochons et, lorsqu’on tuait le cochon, on invitait amis et famille à partager le repas que l’on appelait « le traitement du cochon » au cours duquel on ne mangeait que du cochon.

Ingrédients de la recette :

  • 2 oreilles de cochon
  • 1 cœur de cochon
  • 125 gr de raisins secs blonds
  • 125 gr de pruneaux dénoyautés
  • 2 à 3 cuillerées à soupe de vinaigre blanc
  • 2 à 3 cuillerées à soupe de cassonade
  • 1 cube de bouillon de bœuf

Préparation :

  • Bien laver les viandes, puis les cuire à l’eau salée pendant 90 minutes.
  • Laisser refroidir les viandes hors de l’eau de cuisson. Faire tremper les raisins et les pruneaux dans un peu d’eau de cuisson encore chaude.
  • Quand les viandes sont froides, les découper en petits morceaux.
  • Les mettre dans une casserole à gros fond avec les raisins, les pruneaux, l’eau de trempage de ceux-ci, le vinaigre et la cassonade.
  • Ajouter 1 cube de bouillon de bœuf et du liquide de cuisson jusqu’à ce que celui-ci recouvre le contenu de la casserole.
  • Porter le mélange à ébullition et laisser cuire doucement pendant 2 heures environ, jusqu’à ce que l’Hatches ait la consistance d’une gelée et la couleur d’un caramel blond.
  • Rectifier l’assaisonnement.
  • Servir très chaud avec du pain gris.

Saint-Georges terrasse le dragon

Entre artisans locaux, spectacles de rue, animations médiévales, défilé de géants en fanfare, exposition de tracteurs anciens et fête foraine, il est grand temps de revenir à notre dragon !

Il est 16 heures, le cortège des nobles prend son départ à la maison communale,  les géants dansent au rythme de la fanfare et le dragon apparaît enfin ! Drôle de bestioles à dix pattes qui se trémousse aussi au rythme de la musique ! Saint-Georges ferme le cortège et se prépare à terrasser le dragon !

Au centre de la foule, s’en suit un ballet entre la bête à 10 pattes et le cavalier ! Au son du roulement de tambour, Saint-Georges finit par le terrasser sous les hourras de la foule. Ouf le peuple de Grez-Doiceau pourra dormir sans craintes jusqu’à l’année prochaine !

Pour nous, il était grand temps de rentrer, mon petit-fils avait faim et nous, si vous voulez savoir comment on a fini notre journée… nous sommes allés à la fête foraine (non non pas pour le petit ! ) mais pour nous offrir une belle portion de croustillons !

Un peu d’histoire

Le comte Werner de Grez, troisième du nom, appartenait à la famille de Grez en Brabant. Il aurait été l’un des cousins de Godefroid de Bouillon, duc de Basse-Lorraine, qui prétendait descendre de Charlemagne. Werner de Grez accompagna Godefroid de Bouillon à la première croisade. Il mourut quelques jours après son cousin et reçut une sépulture dans la vallée de Josaphat.

La procession religieuse de la Saint-Georges existe depuis plusieurs siècles et elle reste l’une des traditions religieuses locales les plus anciennes

Les festivités qui entourent la fête religieuse ont comme fil conducteur une histoire créée à cette occasion.
Selon la légende et pour commémorer le mariage de Werner de Grez et de sa Dame, le peuple de Grez organisait chaque année au centre du village une grande fête qui se déroulait en présence du couple et au cours de laquelle se succédaient baladins et autres jongleurs. Le dragon attiré par ce rassemblement populaire en profitait pour sortir de sa tanière et pour venir terroriser le village.